La Jonchère
Les
fortunes industrielles qui se firent au XIXe siècle se matérialisaient entre
autres par de confortables et imposantes maisons de maître, servies par une abondante
domesticité. Dans les zones rurales, jardiniers, gardiens, hommes à tout faire,
palefreniers et garçons d'écurie logeaient naturellement dans des dépendances.
Tel est le schéma auquel obéit la Jonchère, jadis isolé dans la campagne riante et
paisible, aujourd'hui bordé par la Francilienne et ses décibels.
C'est précisément par les dépendances que l'on découvre
le domaine. Assez vastes, elles comprennent étable, écurie, garage, remises ainsi que
l'inévitable pigeonnier qui, ici, sert également de local à pompe, ce qui implique
l'existence d'un puits tout proche. |


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La pompe, mue
électriquement à travers cet engrenage à robuste denture, comporte son antibélier. |
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Le pigeonnier |
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D'un type courant
dans les années cinquante, la voiture dont la carcasse dort dans l'ancien garage,
contemporaine de l'abandon du domaine, le fait estimer à un bon tiers de siècle. |
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Les logements
apparaissent, sinon en bon état, en tout cas se tenant encore debout sans trop de péril,
les étages ayant résisté au temps. Dessinées et construites dans la manière
rustique courante pour cette sorte de bâtiment, leurs façades sont ornées de faux
colombages ocre et au rez-de-chaussée, curieusement, de fenêtres en arc brisé. |


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S'approchant de la
maison, presque un petit château, on la découvre construite en briques flammées
avec des chaînages, des bandeaux horizontaux et des encadrements en pierre calcaire.
Aux deux premiers niveaux les niches flanquant la porte d'entrée et la
porte-fenêtre à balcon accueillaient sans doute des statues. L'escalier d'honneur, à
double révolution, offre en sous-face un enduit à caissons. A part cet escalier,
miraculeusement debout, et quelques poutres branlantes, rien ne laisse supposer qu'il y
eût jadis des étages... Quant au toit d'ardoise, récemment encore un
clocheton équilibriste, fatigué du manque de spectateurs devant son tour de force,
a fini par s'écrouler. Mais enfin la demeure ravagée, dressant envers et contre tout ses
hautes cheminées, reste superbe dans son état de ruine romantique envahie par la
végétation... |






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