La paire de Cheratte (suite)


Le puits 2, malheureusement détruit, comportait également une machine en tête, ce qui aurait aussi dû être la disposition du puits 3, dont le chevalement, menacé, domine encore la paire. Une modification de dernière minute, immortalisée par la photo d'époque ci-contre, lui ajouta deux poussards pour l'équiper d'un double tambour à câble dans un bâtiment séparé.

Les bobines, les freins et le moteur, qui avaient le défaut d'être trop près du sol, ont été oxycoupés avec une équanimité quasi stoïcienne et avec un chalumeau. Des documents de la collection Walthère Franssen nous apprennent que les tambours étaient animés par un moteur continu Alsthom de 2600 kW alimenté lui aussi par un Ward Leonard, tous deux visibles sur les photos d'archives ci-dessous.

On constate que ce groupe est constitué de deux génératrices continues de 1,3 MW chacune disposées de part et d'autre du moteur alternatif central.

De nos jours demeurent la momie du pupitre, la coque vide du panneau électrique, le carter des tambours, le palan et son crochet...
Ward Leonard du puits 3.
Le pupitre est assez différent des modèles connus, anciens ou récents. Ici tout est regroupé sous une carrosserie massive, aussi bien les discrets leviers que les divers indicateurs. Aucune commande n'était intégrée dans le siège. A l'étage inférieur (ci-dessous), les entrailles du poste de commande et le câblage très complexe, datant de 1956.
Répéteur de signaux Siemens.
Ci-dessus, un des indicateurs de signaux en provenance des niveaux, de marque Siemens, couvert d'une poussière quinquagénaire.
Ci-après, mécanique sommitale du puits 3, la double molette de renvoi, également conservée grâce à son altitude.
Autour du puits 3, des constructions élevées dans les années 20 : ateliers, magasins, forge, ventilateurs, monte-charge de maintenance, local de filtres. Les berlines, pas trop décrépites, prendraient sans doute volontiers leur place dans le charbonnage restitué.



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