Saint-Héribert (suite)



Les transformations de 1928 avaient généralement pour effet, et d'ailleurs pour but, d'isoler les parties primitives, peu protégées au regard des récentes avancées de la poliorcétique, des nouveaux locaux souterrains dénommés génériquement "quadrilatère".

Ainsi, à Saint-Héribert, les deux seules communications entre l'étage supérieur articulé autour de la salle de rassemblement (avec le couloir de retraite et la sortie infanterie) et les locaux inférieurs (le quadrilatère) se faisaient par un puits profond au niveau de la sortie infanterie et par un autre, plus court, reliant le couloir de retraite à l'extrémité nord du quadrilatère.

La récupération des métaux ayant été conduite avec le souci de n'en pas laisser un gramme, il faut à présent utiliser un moyen autonome pour passer d'un niveau à l'autre.


C'est le débouché inférieur de ce puits, normalement fermé par une "porte hermétique à charnières (PHC)", qui est représenté ci-dessous. Au fond, on distingue vaguement la corde agrémentée de noeuds en huit qui sécurisait ce jour-là la progression.
 

 

 

 

Salle des machines du fort.

 

 

Ancien magasin à poudre réaménagé en salle de ventilation.

 

Coffre de flanquement des fossés armé en mitrailleuse Maxim.

 

 

Un bel exemple de signalétique de l'entre-deux-guerres est offert par ce panneau bordé des couleurs nationales. En revanche, les maquettistes arts déco qui ont dessiné ce type de caractères déployaient manifestement tout leur talent pour rendre leurs textes illisibles.

On arrive malgré les outrages du temps et de l'humidité à distinguer :

Magasin 
Coupole du saillant 3 (?)
Cantine Jowa
Magasin A.R.M. 
Locaux Jowa

Toutes les bonnes volontés sont bienvenues pour remplacer les blancs.

 

Ci-dessus et ci-dessous, une partie des locaux d'escarpe du saillant I qui n'ont pas été altérés fondamentalement par les transformations de 1930 : ci-avant le couloir desservant les casemates, avec ses voûtes d'origine en berceau recoupant les berceaux des casemates à chevet plat, ci-après la casemate distale. Le renforcement Jowa n'y a pas été appliqué.

 

A gauche, logement de l'antenne de radio.

 

Exception parmi les forts réarmés dans l'Entre-deux-guerres, Saint-Héribert ne comporte pas de tour d'air mais des prises d'air camouflées incluses dans le périmètre de l'ouvrage. Il y a tout de même une double gaine, chacune reliée à une prise, de façon à assurer le service en cas d'obstruction de l'une d'elles.

Sources :
Henri-Alexis Brialmont, les forts de la Meuse 1887-1891, Chr. Faque, Les amis de la citadelle de Namur, 1987 ;
L'historique du fort de Saint-Héribert, Cdt L. L'Entrée, 1972 ;
La guerre de forteresse 1914-1918, Cl J. Rébold, Payot, 1924.
Un article très complet sur Saint-Héribert, figurant dans la série "Souterrains pour l'éternité", est paru dans le numéro 15, daté du premier trimestre 2005, du Petit Fortillard, publication de l'association type loi 1901 du Comité de sauvegarde du fort de Hollogne (Liège - Belgique).


Retour à la section Militaire.