Feste von der Goltz (groupe fortifié la Marne) (suite)

Alors que les deux autres groupes étaient essentiellement consacrés à l'infanterie, le groupe d'Ars est armé de deux batteries triples de 105 mm.

Un peu moins sophistiquées que les tourelles françaises contemporaines, les tourelles allemandes n'étaient pas éclipsables, comptant sur le profil fuyant de la calotte pour résister aux projectiles. De même, les canons n'étaient pas équipés de freins de recul. Le tube des canons longs (35 calibres), même de type renforcé, était tout de même vulnérable, aussi les batteries les plus menacées étaient armées de tubes courts (20 calibres). Les tourelles installées à la Marne sont du modèle 1908, recevant indistinctement tous les types de tubes.

Le fondeur était tout naturellement Friedrich Krupp, à Essen.

Ci-dessous, à gauche une noria alimentant la chambre de tir en munitions après préparation des charges assurée dans le local des amorçages (à droite).
Noria monte-munitions.
Local d'amorçage des culots.
La batterie ouest de la Marne, la plus exposée, était armée avec des tubes courts longs de 20 calibres (partie rayée de 2 mètres environ), affleurant juste la calotte.
Coupole de la batterie ouest.
Les ouvrages d'infanterie étaient secondés par des cloches de guet, mais l'effet de l'artillerie était contrôlé par des observatoires cuirassés modèle 1905 composés d'une coupole comportant un siège, une planchette et un support de télémètre.
Accès à une cloche de guet dans l'ouvrage de Jury.
Depuis l'observatoire d'artillerie des tubes acoustiques dédiés rejoignent les divers points de commandement de la batterie, mais sont doublés de téléphones.
Tubes acoustiques.
Accessible par une gaine souterraine et disposant de sa propre issue vers les dessus, le PC d'artillerie installé à côté de l'ouvrage d'Ars est équipé d'un observatoire, d'un bureau de tir, d'un central de transmission, d'un ascenseur et d'un puits. Ce puits, mesurant environ 12 mètres et trop large pour qu'on puisse se reposer en s'adossant, fut néanmoins gravi par Gilles T. qui ne disposait que d'une main pour s'agripper, l'autre tenant avec précaution et dans une horizontalité parfaite un flan aux raisins qui, arrivé intact en haut, ne survécut pourtant pas à l'appétit des convives.
PC artillerie.
Les batteries de la Marne sont dans un état tel qu'elles ne sont plus très significatives. Voici ci-après une tourelle identiquement armée, restaurée par l'ADFM et visible dans la Feste de l'Aisne, ainsi que, situé dans la même forteresse, un tube de 105 mm à son emplacement pour le rechange.
Sur la vue de la tourelle, prise grâce au f=14 mm de Jean-Philippe Guichard, on parcourt du haut en bas le canon, la culasse et son levier de manoeuvre, à gauche le volant de mise en rotation, la plate-forme des servants, le secteur denté de rotation, puis en dessous du plancher le contrepoids concentrique du tube (celui-ci en effet pivote dans le plan vertical autour d'un axe virtuel, ce qui nécessite le contrepoids), enfin le treuil manuel de décollement de la calotte.
Les chaînes visibles à l'étage inférieur servent à manoeuvrer le tube lors de son changement.
Tourelle allemande 105 mm.
Tube de rechange (groupe de l'Aisne).
Type de WC allemand.
Les activités postprandiales imposant toujours et partout leur loi, partout et toujours on trouve où et comment s'y adonner.
Dans l'après-guerre la proportion croissante de personnel féminin rendit désirable une séparation des lieux retirés.
Restèrent tout de même ces mignons petits sièges tout ronds. On dirait des coquetiers.

Suite.