Les cylindres ou piles


Pendant une à deux heures, la pâte faite d'eau et de fibres végétales est entraînée dans un couloir annulaire par un tambour de bois muni de lames d'acier tournant à quelque 200 tours par minute. Un volant règle l'espace laissé entre les dents du tambour et une platine fixe également dentée : la pâte fluide est donc obligée de passer par ce très petit espace laminaire où les fibres sont broyées et enchevêtrées. En même temps, elles se gonflent d'eau. C'est ainsi qu'on fabrique le papier calque, par une très longue trituration rendant quasi transparentes les fibres.
Les piles défileuses et les piles affineuses, utilisées à des stades différents de l'opération, ne se différencient que par la vitesse de rotation des tambours et le nombre de dents : moins de dents et vitesse plus faible pour les défileuses qui traitent une pâte encore grossière, vitesse plus élevée et nombre de dents supérieur pour les affineuses.

Construites primitivement en bois, ces piles le sont, à la fin du dix-neuvième siècle, comme celles que nous voyons à Corbeil, en béton avec des renforts de fonte. La force motrice est encore transmise par des ensembles d'arbres, de poulies et de courroies. Plus tard, comme on le voit dans d'autres papeteries, chaque pile, beaucoup plus grosse, aura son propre moteur. Dans les usines modernes, ces encombrantes installations laisseront la place aux affineurs centrifuges.