La chaufferie de Vanoutryve (suite) |
Au nord de la halle, les silos à charbon s'ouvraient dans le toit. La grue y déversait continuellement des godets de charbon qu'elle allait
puiser, initialement dans des wagons, plus tard sans doute dans des camions. De là, des conduits l'emmenaient vers les répartiteurs des grilles
mécaniques (photos page précédente). |
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Sur le toit, le large et stable
chemin de roulement de la grue longe les gueules béantes des silos à combustible.
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Au sous-sol, entre les piliers de support des chaudières sous lesquelles s'ouvraient les trappes des cendriers sur le trajet des chariots
basculants, on avait installé les accumulateurs de vapeur, pièces splendides, entièrement rivetées,
issues des ateliers Schneider. Etablis selon les brevets de l'ingénieur suédois Johannes Ruths déposés vers la fin des années 20, ils
permettent de fournir la quantité désirée de vapeur à l'utilisation finale, sans à-coups ni baisses de pression. Bénéficiant de divers
perfectionnements, ce type d'accumulateur est toujours employé partout dans le monde.
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Ci-dessous, ce que vous n'avez plus aucune chance de voir : le moteur La Chaléassière entraînait un alternateur
fournissant le courant au complexe d'alimentation des chaudières, depuis l'injection d'eau dans le collecteur supérieur jusqu'aux circuits
auxiliaires (pompes à eau, moteurs des grilles automatiques, des ventilateurs, etc.).
Au moins, même détruite, l'usine électrique méritait un relevé complet des circuits, électriques mais surtout hydrauliques. Cela a-t-il été fait ? Poser la question, c'est y répondre. Un connaisseur du patrimoine industriel, même un simple amateur éclairé, désirant établir ce relevé n'aurait pas accepté de voir cet ensemble envoyé à la ferraille, d'autant qu'existait une solution de sauvegarde. |
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Dans les années 30, les usines de La Chaléassière,
près de Saint-Etienne, déjà connues pour leurs moteurs horizontaux, acquirent le brevet des moteurs semi-Diesel Junkers, à deux pistons
opposés par cylindre, ce qui permettait un balayage équicourant, chaque piston découvrant des lumières affectées d'origine à une fonction
différente, admission et échappement. Le piston supérieur, en l'occurrence, ne commandait pas un second vilebrequin mais agissait sur le
vilebrequin principal par l'intermédiaire de deux bielles parallèles calées à 180° (moins une éventuelle avance) de la bielle
du piston inférieur. |
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Ci-dessus : au lieu d'être retenu par des scrupules déplacés, que n'ai-je mis en lieu sûr ne serait-ce que la notice
d'emploi du moteur ! Peut-être nous aurait-elle appris quelque chose sur cet engin ?
Ci-dessous : le but de cette petite centrale était entre autres de fournir du courant aux pompes alimentaires des chaudières. Les pompes, les voici. Quant au tableau électrique, certaines mentions ajoutées plus récemment montrent que l'usine électrogène servait aussi à l'injection de fuel dans les chaudières modernes. Peut-être les voltmètres et ampèremètres ont-ils été détaillés à la braderie de Lille à un prix abusif mais justifié ("Mais enfin, monsieur, ça vient d'une usine détruite !") par des ferrailleurs épanouis ? |
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Au moment de clore ce sujet, je ne peux
que repenser au texte prémonitoire écrit au sujet de la distillerie Paul Bécourt : " Elle vous a plu, l'histoire de la distillerie Paul Bécourt ? Oui ? Alors tant mieux, car de pareilles monstruosités se préparent encore un peu partout en France... " Pour conclure, j'aimerais tellement me tromper de temps en temps... |
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Sources : |
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Henri Desarces, Encyclopédie pratique de mécanique et d'électricité, librairie Aristide Quillet, 1930 ; Bertrand & Urbain, Générateurs et Machines à vapeur, 1920 ; Divers brevets Ruths, accessibles via Internet ; Jean-Pierre Guillemard, Christian Le Guhennec. Divers plans transmis par Yannis Drici. |
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