La citadelle de Verdun |
Alors qu'une petite partie des galeries de la citadelle
est ouverte au public, le présent reportage concerne tout ce qui est aujourd'hui normalement inaccessible, bien que
plusieurs galeries aient été incluses dans un circuit touristique dès les années 20. Il s'agit, par son diachronisme, d'un de nos plus intéressants ouvrages militaires, qui a subi en plus de trois siècles les adaptations nécessaires pour le faire passer de la forteresse de la fin du XVIe siècle à un complexe fortifié, aux organes profondément enterrés, qui put au moment de la panique de 1916 assurer un rôle de logistique, d'intendance et de protection. On se souvient, scolairement, des trois évêchés (Metz, Toul, Verdun) qui furent occupés par le royaume de France dès 1552. On s'employa à fortifier chacun d'eux, et Verdun, sous la direction des ingénieurs Argencourt (Pierre de Conty, seigneur d'Argencourt), Jean Alleaume et Châtillon, probablement sur les plans d'Erard de Bar-le-Duc, reçut à partir de 1624, en lieu et place des anciennes fortifications médiévales, une ceinture de remparts renforcée par une citadelle reprenant le tracé et la plupart des éléments bâtis de la muraille fortifiant l'abbaye Saint-Vanne, dont on arasa et élargit les tours médiévales pour en faire les sept bastions que nous connaissons aujourd'hui encore. Cinquante ans après, Vauban y mit sa griffe, modifiant surtout l'enceinte urbaine, mais complétant principalement la citadelle en défenses accessoires telles que contre-gardes, ravelins, tenailles, etc., dont quelques-unes restent en place. Sur un des plus anciens plans connus de Verdun (daté par Jean Franville des alentours de 1570), appartenant aux archives de Turin qui en permettent la visualisation par un clic ici, figure déjà le bastion de France. |
Pour vous situer plus
facilement, la même vue aérienne légendée sur une page séparée, due comme la précédente à Jean-Luc Kaluzko. |
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Les anciens bastions de l'enceinte
du XVIIe siècle, munis de galeries de fusillade et de chambres à canons dont on voit ci-dessus
quelques embrasures. Les échauguettes étaient la règle générale, mais n'étaient guère capables de résister
à un coup de plein fouet. La seule subsistante est visible sur le bastion du Roi.
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Après 1870, Verdun entra dans le système défensif
de Séré de Rivières, complété bien évidemment à l'extérieur de la ville par les célèbres forts que chacun connaît.
Les adjonctions visibles de l'extérieur sont le magasin construit devant la courtine joignant
les deux bastions du Roi et de la Reine (ci-dessous, muni de ses deux petites caponnières), et les cinq
accès, ou écoutes, vers les galeries Guinot (1887), desservies dès leur création par un important réseau ferré
à voie étroite, et auxquelles des pages sont consacrées plus en détail ci-après. Ainsi abrités, les poilus ne
craignaient point de se retrouver le nez contre les Teutons.
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