La centrale de Gennevilliers (suite) |
Une surprise de taille attend le visiteur : dans les dernières années, la centrale ne fonctionnait plus
en production et était réservée à la formation du personnel. Dans cette intention, le turbo-alternateur nord-ouest
fut coupé en deux, sans soin excessif il faut bien reconnaître, et transformé en écorché pédagogique. Apparaissaient ainsi les aubages des turbines, les paliers à labyrinthe, les vannes et boisseaux d'admission, les conduits d'échappement, le mécanisme d'asservissement en vitesse et en phase, etc. Un tel ensemble était absolument unique et aurait dû être récupéré. Aux journées du Patrimoine on fait visiter des sites incomparablement moins intéressants... EDF, totalement irréprochable sur ce coup, était prête à payer la moitié des frais de dépose, transport et repose. Ne restaient donc à la charge de l'institution acquéreuse que 500 000 euros, somme dérisoire quand on pense au coût pharaonique de manifestations fugitives autant que clinquantes, dont le seul rôle est de jeter de la poudre aux yeux du bon peuple jobard, ou plutôt du sable si l'on pense à l'absurde activité saisonnière transformant Paris en plage marine... |
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La vapeur passait d'abord dans les aubages de la turbine à haute pression, d'où elle sortait pour attaquer l'étage basse pression, aux roues de plus grand diamètre. Divers échappements, ou soutirages, pouvaient sur commande et en quantité variable la prélever en certains points pour lui faire réchauffer l'eau de condensation réinjectée dans les chaudières. |
Le sous-sol est en fait le niveau 0 des bâtiments. La structure métallique repose sur des rotules capables
de jeu. Presque entièrement refait après la guerre, il recèle diverses pompes d'alimentation et les éjecteurs, ainsi
que les énormes condenseurs des groupes, dont l'eau de refroidissement est activée par les pompes de circulation
(ci-dessous). Le forage des puits de prélèvement de ces pompes dut recourir au procédé de congélation des sols de Poetsch, déjà mis en oeuvre par Fulgence Bienvenüe lors de la traversée de la Seine par la ligne 4 du métro. Dans les dernières années, EDF loua la centrale à des cinéastes, gens réputés pour leur scrupuleuse exactitude à ne jamais remettre les lieux dans l'état antérieur. Aussi le visiteur trouve par moments des traces de divers navets ayant un temps illuminé les écrans nationaux. |
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Après être passée dans les deux étages de la turbine, la vapeur s'échappe à travers différents échangeurs où
elle cède encore le maximum de calories. In fine, elle se refroidit encore dans les condenseurs
(ci-dessous) réfrigérés par l'eau d'alimentation (pompes sur les photos ci-dessus). Selon le principe de Carnot, on
tente ainsi pour accroître le rendement de créer la plus grande amplitude de température possible entre la source
chaude et la source froide.
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