La carrière Renault à Meudon (suite)
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Sur la gauche, l'ancien cavage de la carrière Casadavant, tombant désormais dans la cartonnerie de Renault et destiné exclusivement à la
circulation du personnel affecté au poste de secours et bien sûr des blessés provenant de l'extérieur, gazés en particulier. Sur la gauche du
cliché, la porte d'un magasin à matériel à l'emplacement d'une ancienne fosse à blanc, sur la droite, en retrait, la galerie conduisant aux douches des
vésiqués (numéro 3 du plan en page suivante).
Ci-dessous : à gauche un petit passage d'aspect minier montre l'irrégularité des galeries, à droite cette salle abondamment repeinte est surmontée
d'un des seconds étages de la crayère, accessible par un escalier assez raide. Juste à gauche se trouvait le bureau de l'ingénieur de
permanence au poste de secours. C'est également dans cette salle que se trouvent, à l'est le puits de secours, au nord les WC surélevés à tinettes
mobiles dédiés aux occupants du poste de secours (respectivement repères 8 et 6 du plan).
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En 1876, Emile de Girardin s'offre pour ses septante ans une usine de craie, la Manufacture générale des blancs de Meudon, au 47 de
la route de Vaugirard, dans l'angle qu'elle faisait avec l'ancienne rue de la Verrerie, disparue depuis. (L'actuelle rue de ce nom est une usurpatrice.)
Le détail de la fabrication du blanc, qui n'est autre que de la craie broyée, tamisée, étant donné par Turgan dans son étude sur cette usine
largement disponible en ligne ainsi que par d'autres sites, je ne vais pas m'étendre là-dessus, pas plus que sur les utilisations de cet
intéressant produit. Il faut simplement préciser que, comme les blocs de blanc étaient parfois projetés assez loin
par le transporteur, les ouvrières hésitaient à s'approcher du cavage, craignant de se prendre un coup de blanc au goulot.
Ce qui nous concerne plus, en revanche, est de savoir que concomitamment son directeur, Borde, ouvrit une carrière de craie à ciel ouvert
assez bien conduite, puis, un an après, un souterrain pour – et c'est là une raison fréquemment alléguée – que les
intempéries n'aient pas d'incidence sur le bien-être et la productivité des ouvriers : cette galerie sera l'amorce de la carrière orientale
du futur complexe de Renault.
Hélas, ceux-ci travaillent si bien que, vers 1885, alors que la superficie des vides s'étend sur environ 4 000 mètres carrés, elle arrive
en limite de concession et l'ingénieur des mines lui refuse le droit de se continuer au-delà du chemin des Buttes (qui s'appelle de nos jours rue
Henri-Savignac). Cela sonne le glas, non de la société qui, ayant d'autres établissements ailleurs en France, va survivre plusieurs
années, mais en tout cas de l'exploitation de craie du Bas Meudon.
De 1886 à 1889, la construction de la ligne de chemin de fer entre Issy et Puteaux, aujourd'hui rétrogradée tramway, bouleversa sensiblement
le paysage, et seuls les champignonnistes s'activèrent désormais dans la totalité des vides.
Même si les carrières de Meudon attirèrent la sollicitude du gouverneur militaire de la place de Paris dès novembre 1914, peu de traces
demeurent de cette période, à part un possible stockage de munitions en leur sein, jusqu'aux années 20.
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Ci-dessus, l'ancienne et seule entrée historique de la carrière Girardin au niveau du terrain naturel de la manufacture de blancs et de la route,
modifiée (profondément) dans un premier temps au moment de l'établissement de la voie ferrée vers 1886.
Derrière le sympathique visiteur, c'est la galerie qui aurait dû passer sous le chemin des Buttes, au fond de laquelle
Renault installa le PC général. Une série de chicanes dont on aperçoit la première protégeait l'accès, réservé aux hautes autorités. Un escalier,
en haut duquel est installé l'appareil photo, débouchait dans la cour supérieure de Renault au niveau des voies ferrées. |
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Quelques aspects de la carrière des Blancs
minéraux. Ce sont des vides qui n'ont rien d'étouffant. Par ailleurs, la section des piliers et la géométrie de la carrière lui donnent un taux de
défruitement rassurant, malgré le rapide accroissement du recouvrement. Il faut tout de même souhaiter qu'elle soit visitée régulièrement, une
carrière inaccessible est une carrière où il peut se développer n'importe quoi à l'insu du monde entier.
A diverses hauteurs, des niveaux de silex ponctuent la couche de craie, ici recoupés par les galeries. C'est dans cette même couche que des carrières
préhistoriques et souterraines de silex ont été mises au jour vers Sèvres, il y a déjà plusieurs décennies.
Ci-contre, un souvenir acétyléno-photographique d'un repas annuel du Spéléo-Club de Paris.
Ci-dessous, vous aurez remarqué la couleur des flèches : blanches. Ce sont des galeries où l'on peut se poser.
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La méthode d'extraction procédait selon une attaque de haut en bas.
Le four était atteint par des échafaudages puis, quand il avait une certaine importance, par des échelles de carrier (ci-dessous) taillées dans
la masse au moyen de niches. Pour assurer une prise aux mains on ménageait un rebord inférieur. Au début, ça allait... Mais la craie est fragile,
et le livre noir de la cataphilie raconte parfois d'horribles histoires d'une prise qui cède, si possible à 8 ou 10 mètres du sol...
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