La carrière Renault à Meudon (fin)




Il manquait l'aménagement d'un accès à gros débit pour la carrière orientale, uniquement joignable par l'entrée vers le PC et, évidemment, par le couloir de jonction. A gros débit d'autant que cette partie de l'abri se trouvait directement sur le chemin du pont vers l'île. La solution fut de percer le mur de soutènement des terres du plateau, le long de la voie ferrée côté sud, et de remblayer quelques galeries existantes avec divers matériaux, de façon à former une rampe en courbe rattrapant les 9 mètres de dénivellation entre le niveau de la cour supérieure (qui est également celui des rails) et celui du sol original de la carrière. Cette rampe était d'ailleurs doublée d'un large escalier (ci-dessous). Les voies étaient traversées par un passage à niveau construit par la SNCF.

Chaque souterrain avait donc deux accès :

Pour la carrière ouest, côté funiculaire (Brimborion) : entrée du personnel ; tunnel cartonnerie : personnel spécialement affecté au poste de secours.

Pour la carrière Girardin, passage à niveau : entrée du personnel ; escalier sous les voies se dirigeant dans l'ancien roulage, protégé par des murs en chicane : entrée directe vers le PC établi tout au fond de la galerie.
La rampe se partageait en deux branches : l'une allant directement vers la carrière, l'autre vers la galerie de jonction en passant par-dessus le couloir d'accès au PC. Sur les deux vues, on distingue des échelons creusés dans le front de taille.
Hélas, la porte du passage à niveau a été murée. C'est par là qu'à chaque alerte s'engouffraient les ouvriers de Renault, aussi bien de Billancourt que de l'île Seguin, soit en principe un effectif correspondant à la capacité de l'abri, 12 000 personnes. Il faut toutefois ajouter que plusieurs tranchées-abris avaient été distribuées dans le reste de l'usine.

Ci-après, une jolie peinture du bicentenaire de la Révolution, exécutée en partie haute et visible de la rampe.
Quelques puits sont renforcés, par exemple celui-ci (en haut), pas très éloigné du versant et donc conforté, en pied, par une carapace de béton.

Comme dans la carrière Casadavant, celle de l'est reçoit une installation de ventilation. Une gaine ascendante d'aspect brut relie une cheminée prolongée par un tuyau de 12 mètres, en tôle, au ventilateur de 8 chevaux (25 000 mètres cubes à l'heure) qui propulse ensuite l'air dans les vides. L'atmosphère du souterrain pouvait donc être entièrement renouvelée très approximativement en une heure.
Sources :
• Service historique de la défense
• Archives municipales de Meudon
• Atlas des carrières souterraines, Inspection générale des carrières
• Julien Turgan, les Grandes Usines de France, Manufacture de blanc de Meudon, Calmann-Lévy, 1878
• L'intéressante étude des carrières de Meudon de Robert Chardon, publiée par le PICAR
• Inventaire des vides souterrains de France, Quartier général régional de l'air
de l'Ouest français, Commissariat BIII 12b, Service de géologie
de la Wehrmacht, 1942-1944, traduction JPDelacruz, 1995
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