L'hôtel-Dieu de la Trinité d'Etampes |
L'hospice d'Etampes, appelé jadis aumônerie Notre-Dame, est fermé depuis 1991. Au cours du demi-siècle précédent, quelques transformations sont venues le mettre en conformité avec les progrès de la médecine ou des conditions d'hospitalisation, sans toutefois altérer radicalement l'aspect qu'il a reçu après les derniers importants travaux d'extension en 1912, la construction d'un bloc chirurgical en 1967 n'ayant guère modifié l'apparence des bâtiments. Concurrencé par le nouveau et actuel centre hospitalier, ne pouvant plus s'étendre, il a doucement décliné jusqu'à l'abandon. Trois ans après la fermeture le pavillon de chirurgie, au nord de l'ensemble, a été démoli et des fouilles archéologiques entreprises, qui ont paraît-il fourni un matériel non dénué d'importance. |
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Dégagée par la destruction du pavillon de chirurgie érigé à partir de 1894, la façade
nord de la médecine regardait stoïquement, dégradée d'année en année, le passage de plus en plus indifférent des Etampois. A droite, dans le
bâtiment bas, était installé le réfectoire du personnel. Quant à l'avancée centrale, greffée en 1910 sur un corps de 1834, elle contenait au
rez-de-chaussée le réfectoire des femmes, aux étages des chambres. Le déséquilibre des surfaces des trumeaux par rapport à la baie centrale
n'est hélas pas très heureux. |
Mais commençons par le début. ![]() |
Sur un site identifié depuis
le XIIIe siècle comme destiné à l'usage hospitalier, l'édifice
le plus vénérable est à présent l'ancien dortoir de 1559, transformé en chapelle en 1632, dont l'intérieur est ruiné par divers vandales
rivalisant d'émulation pour casser ce qui n'était pas volé, malgré un classement aux monuments historiques des murs et du mobilier. Tout à fait à l'est, une aile détruite depuis longtemps recevait les enfants et la maternité. Puis ce dernier service sera transféré dans le pavillon rouge. |
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Sur le côté oriental se voit
un cadran solaire assez abîmé, généralement attribué au XVIIIe siècle. Quant à l'inscription du fronton au-dessus de la porte
(ci-dessous), elle est de rigueur dans un hospice. Tirée de Matthieu, elle rappelle au chrétien que ce qu'il fait aux plus
insignifiants de ses frères, il le fait aussi au Christ.
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Jouxtant la chapelle, le portail de 1701 modifié en 1766 donne sur la rue de la Cordonnerie, actuelle rue de la République. Cantonné de pilastres cannelés dont le chapiteau ionique est lui-même surmonté d'un épi au-delà du fronton, il est sommé d'une imposte dont les arceaux de ferronnerie, vus de la rue, se mêlent mystérieusement à ceux de la verrière du porche. La grille, toutefois, a été redessinée vers 1910, au cours de la campagne d'extension. La bâche verte et le tuyau rouge sont du plus bel effet. Peut-être aménagé dans une ruelle s'insinuant entre l'hospice et l'église Notre-Dame, un tour aujourd'hui muré et dont on ne connaît plus l'emplacement permettait de laisser en toute discrétion aux religieuses augustines (semi-cloîtrées) des vivres, des dons ou souventes fois un bébé abandonné. |
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Les augustines vivaient dans le premier bâtiment, dit de la communauté, édifié au début du XVIIIe sur un dessin très sobre, où en étage des cellules leur étaient destinées. Y était aussi aménagée la salle du chapitre. Le rez-de-chaussée était affecté à leur réfectoire et à divers bureaux. Une citation (ci-dessus) de saint Augustin dominant l'entrée incite les soeurs à manifester sans retenue la plus grande hospitalité et à ne point fermer leur porte, de peur que celui qui en pâtirait, ne serait-ce qu'une fois par hasard, soit précisément le Christ en personne. Le réfectoire n'était pas non plus exempt de maximes d'une haute tenue morale (ci-dessous). Alors que longtemps l'hospice tournait avec une quinzaine de soeurs en plus du personnel laïque, il n'en restait plus qu'une ou deux à partir de 1980 environ jusqu'à la fin, les seuls laïques représentant désormais l'ensemble des soignants. | |
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Au-delà du passage traversant l'aile de la
communauté et qu'il fallait emprunter depuis la rue de la République pour rejoindre l'asile de vieillards devenu pavillon de médecine,
on aperçoit précisément l'ancien portail. Au cours du XXe siècle l'entrée principale fut déplacée rue des Remparts, au nord.
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Construit au
XVIIIe siècle puis modifié en 1886, l'économat, en équerre au sud-est du bâtiment de la communauté, se signale par sa porte
percée sur le pan coupé et surmontée du cartouche indiquant sa destination. Y travaillaient un employé et l'économe en personne, dont
le bureau ayant gardé quelques boiseries figure ci-dessous.
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