L'hôtel-Dieu de la Trinité d'Etampes (suite) |
Le "pavillon blanc", ainsi qu'on appelait l'aile de médecine, construit en 1834, est l'un des plus beaux bâtiments de l'hospice. Bénéficiant du
legs Baugin, ce qui attribua à la rue voisine le nom du bienfaiteur, il était d'abord consacré à l'hébergement des vieillards, puis à des lits
de médecine en 1936. |
L'intérieur recèle une vraie merveille,
l'escalier d'origine à double volée. Il est classé MH. Pas de balustres sculptés, pas de bois rares ni de marqueterie, ni de courbes savantes.
Il est rustique et fonctionnel, mais par la science de ses volées et l'agencement de ses rampes montre une simple élégance qui ne manque
pas de noblesse. De plus, malgré l'abandon du bâtiment qui l'héberge et les sévères variations climatiques, les assemblages du bois, depuis
près de cent quatre-vingts ans, ne montrent ni faiblesses ni dislocations. |
Au premier étage une salle de malades a été modifiée en salle hydrothérapique, comme en fait foi l'inscription directionnelle suivante. Quant à la véranda, elle garda son rôle, toutefois solennisé par l'appellation solarium. | |
Les travaux de démolition
ont détruit toutes les armatures métalliques de la véranda. Jadis, les malades infirmes n'avaient que cette vue, certes apaisante, à travers
le seul endroit de loisir qui leur était consenti, faute d'ascenseur.
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Etabli sur un bahut de bois ciré, le monte-plats manuel (ci-contre) manoeuvré par chaîne venait directement de la cuisine établie dans la cave voûtée sous le pavillon blanc. Les plats étaient ensuite portés vers les réfectoires des malades et du personnel, au rez-de-chaussée. |
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Ci-dessous : comme dans un certain nombre d'hôpitaux
désuets jusqu'aux années 70 sinon 80, les WC, ceux du personnel en tout cas, jouaient souvent un curieux rôle de débarras, de fourre-tout, de
placard. Outre les accessoires de ménage comme balais ou serpillières, ce n'était pas anormal d'y rencontrer des étagères de serviettes ou de linge,
qu'on aurait pu croire rangés ailleurs. Mais en l'occurrence j'affabule peut-être... | |
Il est bien dommage que la pompe correspondant à cet en-tête, installée en 1845 sans
doute dans les sous-sols, n'ait pas été conservée. (Pour ma part, j'y aurais attaché plus d'importance qu'aux nonosses
exhumés par les archéologues, opinion qui n'engage que moi et que je ne cherche nullement à faire partager.) L'épithète hydrobaliste
est plus qu'inhabituelle, alors que la décomposition des racines fait bien comprendre qu'elle lance de l'eau,
comme les pompes à incendie. Tout ce qu'on en sait est qu'il s'agissait de pompes à double effet de type Bramah, modifié par Vasselle, qui d'ailleurs fut chargé d'une réparation de la pompe de l'hospice. Un balancier (double dans le cas qui nous occupe) mouvait une palette diamétralement disposée et la faisait pivoter alternativement dans le corps de pompe cylindrique, selon un axe concentrique à celui du corps, et chaque mouvement oscillant admettait l'eau dans une des chambres formées par le mouvement alternatif rotatif en même temps qu'il la refoulait de l'autre chambre. Les soupapes étaient contenues dans un logement formé par un diaphragme radial dans le corps de pompe, venant de fonderie et limitant le mouvement de la palette piston. Je suppose que tout le monde a compris. On appelle ça aussi une pompe semi-rotative. Beaucoup de pompes d'un système similaire existent encore, sous un nom très connu que je laisse deviner à mes lecteurs (une entreprise qui a fait entre autres des moteurs, des machines à écrire, et qui a mis au point le casque des soldats de 1915). |