Le fort de Château-Lambert (suite)


Ci-dessous, l'ouverture en arc surbaissé est le débouché du tunnel d'entrée. A droite, les locaux accessibles par des marches sont des magasins près de la manutention, c'est-à-dire la boulangerie.
La pièce maîtresse de la manutention est bien sûr le four à pain. Tous les autres appareils ayant disparu (pétrins, réserves, balance, pelles, etc.), il ne reste que lui, construit en maçonnerie. Comme la plaque d'identification s'est volatilisée, il est quasiment impossible de déterminer le constructeur : extérieurement, les fours se ressemblent étroitement, les différences siégeant dans des emplacements ou des trajets de conduits, des chicanes internes économisant le combustible, ou autres particularités invisibles de l'extérieur mais apparaissant sur les dessins des brevets, quand on les retrouve... Bref, à première vue il est impossible de connaître ni la marque ni le type du four. Cependant, son étroite ressemblance avec celui de Villey-le-Sec laisse penser que c'est un Delacourt. La manutention est installée tout près de l'entrée, puisqu'un des côtés du local longe la descente vers la caponnière du saillant I. C'est d'ailleurs cette galerie qu'on aperçoit, illuminée, à travers les baies. La photo suivante, en vignette, montre l'ouverture du four. Le volet mobile n'est plus qu'un souvenir.
La construction des forts de Raymond-Adolphe était confiée dans le détail aux chefferies du génie locales, et les matériaux de construction, aussi bien les pierres que les briques, les tuiles, les poteries, les ferronneries de bâtiment provenaient autant que possible d'entreprises de la région. Ici, le four est construit avec des commandes passées au moins à deux briqueteries des Vosges proches l'une de l'autre : à gauche une brique rouge de Guérin & Cie à Grandvillers, à droite une brique réfractaire de chez Victor Petit, Dussourt & Poix à Rambervillers.
L'alimentation en eau se faisait par le recueil des eaux de pluie depuis les noues des toitures, d'où elles transitaient par ces bassinets (ci-dessous) jalonnant une conduite de recueil et implantés derrière des regards dans le couloir de fond. Les conduites les amenaient dans des citernes en sous-sol de deux chambrées, d'où elles étaient puisées par des pompes. Une autre pompe, dans une niche de la rue du casernement (ci-contre), puisait dans une citerne recevant probablement des eaux de surface. Il y avait aussi une autre citerne, surélevée, dans la cour d'entrée.
Ci-dessus et ci-contre, la rue principale à proximité de l'arche. La première photo est prise en direction de l'entrée, la deuxième en en venant : au fond, la voûte dans l'angle rentrant signale l'entrée de la gaine vers la caponnière du saillant III. Chaque fois on voit clairement le pendage ascendant de la rue qui nécessite plusieurs marches pour égaliser le niveau des chambrées.

Ci-après, la même façade photographiée depuis l'angle rentrant entre les deux ailes du fond.
Infra, l'extrémité est du casernement : la porte en plein cintre signale la fin du couloir de fond (qui commence dans le tunnel d'entrée, derrière la manutention), et les lucarnes carrées à droite indiquent les latrines (photo ci-dessous à droite). A gauche à mi-hauteur, difficilement discernable dans les branchages, la voûte noire est l'entrée de la casemate en fer laminé.




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