Le fort de Château-Lambert (suite)


La galerie arrière de circulation, souvent appelée couloir de fond, longe par l'arrière toutes les chambrées, magasins et casemates du casernement, ce qui assure une communication à couvert tout en les isolant du massif de terres de couverture qui les protège du côté des extérieurs. Bien qu'en mauvais état, il subsiste quelques huisseries.
Supra, au-dessus de cette chambrée se trouve la traverse VII prévue pour la casemate en fonte dure à verrou vertical, qui n'a jamais été installée. Sur le côté droit, en hauteur, subsistent les marches en pierre de l'escalier qui la reliait au rez-de-chaussée, tout le reste, en métal ou en bois, ayant disparu (on voit quand même sur le mur la trace sombre du limon), ce qui rend la descente quelque peu périlleuse.
Ci-dessus, la communication entre la rue du rempart et la casemate en fer laminé, aménagée dans la traverse VIII, où nous allons nous rendre dans deux pages transite par cette étonnante passerelle. Sur le côté gauche, quelques marches de l'escalier qui la reliait au rez-de-chaussée en général, et en particulier à la niche où se trouvait le volant de manœuvre du disque obturateur du sabord (voir la page 5 de cet article). Il était naturellement prolongé par un escalier de bois ou de métal, qui comme son homologue de la traverse VII s'est volatilisé. Du coup, pour aller aujourd'hui sur la rue du rempart sur le cavalier, soit on gravit le pas de souris, soit on passe par la montée de la rue des casernements.
Après avoir gravi la pente de la rue du casernement, presque à l'angle des ailes nord et est, le niveau de la rue égalise celui des chambrées : plus n'est besoin de marches. A gauche, le mur de contention au fruit assez notable retient les terres du plateau sommital et du moignon qui le couronne. Tout au fond, après l'arche, on aperçoit les bâtiments entourant la petite cour d'entrée.
Au saillant III, le couloir de fond croise par-dessus le tunnel de descente vers la caponnière de ce saillant. Un double escalier, dont l'un est visible ci-dessus à gauche, relie les deux galeries. Sur la vue de droite, prise depuis le tunnel, on aperçoit la galerie de circulation avec l'amorce d'un puits de lumière ou de ventilation. Tout au bout, le point lumineux est un des créneaux de la caponnière.
Tout près de la casemate en fer laminé, le local aux artifices pour alimenter entre autres la pièce de 138 mm (puis 120 mm plusieurs décennies après). Un panneau fait office de livre d'or, recevant les signatures d'artificiers des classes 1880 et 1881, tels François Leroyer, Rolland, Mancollet, Maurice Clot, Leprince, etc.
Au bout de la descente, la caponnière du saillant III ne présente aucune particularité notable, à part la sortie vers le fossé décrite un peu plus bas. Au contraire, les gradins d'accès aux créneaux qu'on a vus dans la caponnière du saillant I ne sont plus présents.
Dans les trois caponnières du fort, les embrasures du projecteur (certaines encore munies des supports) et du canon de 12 culasse (qui, selon les caprices des ferrailleurs, ont gardé ou non leurs plaques d'embrasure) sont au même niveau.
La sortie vers le fossé de la caponnière du saillant III, aménagée dans un créneau de pied latéral de la galerie d'escarpe, est un dispositif certainement unique dans les forts Séré de Rivières. Elle est pro­tégée des intrusions par un massif de maçonnerie barrant la poterne. Le dessus communique avec l'intérieur de la caponnière et est percé de trois fentes où l'on peut par le haut glisser verticalement des poutrelles de fer formant batardeau. Une fois sorti dans le fossé, on peut admirer l'extérieur de la caponnière et, dans la contrescarpe, tomber sur une surprise inattendue. Mais ça, c'est pour la page suivante.




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