Le château de la Solitude, du chocolat au comte d’Orgel

Nostalgique de la mode des solitudes (ces résidences que l’on se faisait bâtir loin des villes) déjà vieille d’un bon siècle, le chocolatier Marquis (qui tenait boutique passage des Panoramas) se fit construire au Plessis-Piquet, à la fin du XIXe siècle, une demeure inspirée du gothique renaissant, exhibant un catalogue hétérogène du vocabulaire architectural de cette époque mêlé de quelques emprunts plus indécis. L’ensemble, un peu ostentatoire, suscitait cependant, dans sa généreuse naïveté, autant d’appétence que le chocolat fin de son constructeur. C’est ce décor que Raymond Radiguet choisit en 1923 pour y faire naître l’amour impossible de Mahaut et de François dans le Bal du comte d’Orgel, qu’il termina juste avant sa mort.

Plusieurs changements de propriétaires le firent passer des mains du chocolatier à celles du ministre René Viviani, ensuite il devint couvent de carmélites, puis l’éducation nationale y installa pendant quelques années une centaine de jeunes filles qui y suivaient un enseignement technique.

En 1976, l’abandon fut suivi du scénario classique : pillage, vandalisme, incendie. Né pour être romantique dès avant que d’être ruiné, le château en a alors atteint la quintessence, hélas gâchée par des tags inintéressants puis par un ridicule grillage.

 

Vues d'hiver.

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Suite, l'été...