Les forts Brialmont d'Anvers (suite)
Les casemates du réduit sont
à l'étage. Au rez-de-chaussée on ne trouve que des magasins à matériel ou à vivres, des dépôts, des magasins à poudre. Le double arrondi du
bâtiment, assez prononcé, leur impose un plan cunéiforme, comme celui de ce magasin à poudre éclairé du côté du couloir par une unique niche
à lampe, l'accès se faisant par un sas latéral. Il n'y a pas beaucoup d'humidité, malgré l'absence d'un vide sanitaire sous les locaux
d'entreposage du rez-de-chaussée. |
|
|
|
Sur la vue ci-dessus, le couloir (ici, celui
du premier étage) parcourant les deux premiers niveaux du réduit est en forme de piste d'athlétisme et dessert deux alignements de casemates
face-à-face, les unes prenant jour sur le fossé extérieur, les autres sur la cour centrale du réduit. A gauche de la photo, c'est le débouché
de l'escalier venant du rez-de-chaussée, et au deuxième plan les casemates de part et d'autre de la galerie.
Mais l'élargissement en champignon de la cour du côté du front de tête (vue ci-dessous, à contre-jour) supprime sur tout cet arc de cercle les
locaux donnant sur la cour, de telle sorte qu'à cet endroit c'est le couloir qui offre des vues directes sur la cour et sur l'entrée. Pour éviter un
énorme massif de maçonnerie dans les deux raccordements convexes visibles en haut de la photo ci-dessous, on y a ménagé d'une part deux escaliers,
mais encore, à chaque niveau, deux pièces d'allure insolite (ci-contre), voûtées en coupole et de plan circulaire. Il est possible qu'à l'époque
on leur ait trouvé une utilisation. Aujourd'hui, leur destination passée est indéterminée. |
|
|
Chaque ouvrage devait en temps de guerre loger
un peu plus de 800 soldats commandés par quelque 70 officiers et sous-officiers, tant dans les chambrées du réduit que dans celles de
la caponnière centrale. Dans le réduit, le plan en part de tarte des locaux inférieurs
se retrouve au premier étage : les casemates, éclairées par le jour et communiquant entre elles, donnent sur le couloir et l'emplacement des niches
à lampe est alors occupé par les portes. Pièces à vivre, ces chambrées sont souvent décorées et peintes, celles servant de foyer l'étant bien sûr
encore plus que les autres. Par ailleurs, le chauffage est assuré par de véritables cheminées prévues dès la construction. |
|
|
|
Vue de la cour depuis la fenêtre axiale du couloir au premier étage. Il s'agit
de la portion de la circulation dépourvue des casemates côté cour, à cause de l'élargissement de celle-ci. Les espèces de
meurtrières à droite et à gauche éclairent deux étroits escaliers à vis. Quant aux fenêtres donnant sur les pièces circulaires
voûtées en coupole décrites ci-avant, elles sont hors champ.
En face débouche la capitale venant de la gorge, avec son curieux renfort convexe.
Les six étranges taches noires de coaltar vaguement campaniformes au pied des murailles marquent l'emplacement d'anciens
urinoirs biplaces comme celui qui figure en fin de page précédente. Ça fait beaucoup, rien que pour la cour... Mais il
faut se souvenir que, si la vente de boissons alcooliques à la troupe était prohibée, il y avait une exception intouchable et
quasi culturelle pour la bière (1). Ceci explique cela.
(1) Ce n'est pas un reproche, loin de là... |
|
Tant que nous sommes au premier étage, rebroussons chemin pour aller voir, en repartant
vers la gorge, l'entrée de guerre du côté intérieur. De chaque côté de la porte, en hauteur, les poulies des câbles du pont-levis qui
assurait la coupure. Et de part et d'autre du couloir, disposés en quinconce, les créneaux de fusillade du dernier recours. |
|
|