Usine de boulons à La Louvière
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Modestes et indispensables auxiliaires
de toute mécanique, le boulon et son écrou sont des objets plus que familiers, dont
le prix n'incite guère à beaucoup de considération. Pourtant leur fabrication a motivé, au cours des derniers
siècles, d'importantes avancées technologiques dans les tours, la métallurgie, les aciers à haute résistance.
Dans les environs de La Louvière existent encore les bâtiments remontant à 1917 mais
désormais à peu près vidés de leurs machines, d'une des usines, dédiée à cette fabrication, de la tentaculaire
entreprise Gustave Boël. Au moins, avant les ravages de la réhabilitation, quelques visites furent-elles
possibles in extremis qui montrèrent à quoi pouvaient ressembler, à quelques décennies près, les ateliers
d'autres usines à
destination identique comme Gaupillat ou la boulonnerie de Franières.
En même temps, les ateliers étant encore complets, avait-on un panorama de ce type de fabrication.
Un témoin de l'âge déjà avancé de cette usine est le système de transmission par arbres commandés par un petit
nombre de moteurs électriques. Le débrayage se faisait individuellement par moyen mécanique. |
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La première étape consiste
à mettre à la longueur voulue les broches destinées à être usinées. De puissantes cisailles, animées dans la plupart des
cas par leur propre moteur, étaient consacrées à cette tâche. |
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Les frappeuses, d'une forme caractéristique, sont des presses à vis. Le fonctionnement est assuré par le double plateau
supérieur mû par un arbre de transmission et une courroie, qui entraîne par friction le volant de la vis.
Pour passer de la descente à la montée, un dispositif commandé automatiquement par l'arrivée en butée
déplace latéralement les plateaux au moyen d'un levier qu'on distingue clairement sur le schéma ci-dessus,
ce qui inverse le sens de rotation de la vis et du porte-outil.
Leur rôle est de former la tête, généralement hexagonale, du boulon par étampage du métal chauffé au rouge.
Certaines de ces presses sont montées en ébarbeuses : elles découpent la collerette formée par le refoulement du métal
à l'emboutissage de la tête.
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Indispensables auxiliaires des presses, les
fours rotatifs énergiquement chauffés au coke portaient au rouge les broches dont on devait matricer la tête hexagonale. Un
apprenti plaçait une broche dans chaque ouverture et, quand toutes (une trentaine) avaient été garnies, la première, entrée froide,
devait être assez chaude pour subir le formage. D'autres boulonneries, comme Gaupillat, plus avancées, avaient des presses
suffisamment puissantes pour faire un matriçage à froid, de meilleure résistance. |
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L'atelier de tirefonnerie comportait ses propres cisailles et ses propres fours rotatifs, beaucoup plus gros que les autres, pour
chauffer les tirefonds. |
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